Paul Molga note dans Les Echos qu’« on sait que l’abus de fast-food est mauvais pour la silhouette. Des chercheurs allemands de l’université de Bonn viennent de prouver qu’ils sont également mauvais pour notre ADN ! ». Le journaliste explique que « les scientifiques ont gavé des souris pendant plusieurs semaines avec une alimentation riche en graisses et en sucres, similaire aux menus de la restauration rapide. Les effets n’ont pas tardé ».
Eicke Latz, directeur de l'Institut de l'immunité innée, qui a mené ce travail paru dans Cell, souligne que « le système immunitaire a recruté une armée de globules blancs comme s’il s’agissait d’une infection bactérienne sévère ».
« Mais il y a pire : lorsque les chercheurs ont offert aux rongeurs leur régime alimentaire typique de céréales, l'inflammation aiguë a bien disparu mais de nombreux gènes activés pendant la période d’agression sont demeurés actifs », continue Paul Molga.
Joël de Rosnay, prospectiviste et écrivain, explique : « On a découvert que les “gènes codants”, permettant de produire les enzymes et les protéines qui construisent les cellules, ne représentent pas plus de 2% de l’espace de stockage de l’information génétique que constitue le génome. Ce que les biologistes ont appelé “ADN poubelle” pour qualifier les 98% d’espace non codant, se révèle être un puissant réservoir de molécules d’ARN qui module le mécanisme génétique ».
« Dans le cadre de l’évolution darwinienne, les scientifiques décrivent des modifications des formes ou des fonctions des organismes vivants se produisant sur de très longues durées, par suite du jeu des mutations et de la sélection naturelle. Les modifications épigénétiques se réalisent, elles, dans des délais très courts, de quelques jours à quelques mois. L’inhibition ou la surexpression d’un gène peut ainsi conduire à des dérèglements du métabolisme cellulaire et donc du fonctionnement même de certains organes », poursuit le spécialiste.
Paul Molga note ainsi que « les biologistes en apportent chaque jour de nouvelles preuves qui montrent toutes que l’impact des conditions environnementales est bien plus fort qu’on ne le pensait ».